Vers 20h30, un groupe de 5 jeunes allochtones se trouvait devant la yeshiva (école talmudique) de Wilrijk, dans la banlieue d’Anvers, et a commencé a proféré des insultes antisémites contre les membres de la yeshiva qui se trouvaient à l’intérieur. Exaspérés, une dizaine d’étudiants de la yeshiva sont sortis en se dirigeant vers eux, ce qui a provoqué la fuite des 5 jeunes. Vers 22h30, deux jeunes étudiants de la yeshiva de Wilrijk sont sortis prendre l’air dans les rues du quartier résidentiel. Après avoir rencontré en rue deux amis, ils ont fait la conversation sur place. Soudain, ils sont tombés nez à nez avec une bande d’une dizaine de jeunes nord-africains, qui étaient cachés dans un endroit isolé de la rue qui mène à la yeshiva. Ils étaient armés de barres de fer, de raquettes de tennis et d’autres armes blanches. Les 10 jeunes ont pris en chasse les 4 étudiants, gratuitement, sans aucune provocation de la part des jeunes juifs, ni échange verbal. Dans leur course, les assaillants ont réussi à rattraper l’un des quatre étudiants de la yeshiva (qui se dirigeaient vers celle-ci pour y trouver refuge), lui ont porté des coups de bâton à la tête et planté un coup de couteau dans le dos. Emmenée à l’hôpital, la jeune victime se trouve dans un état jugé grave mais stable, ses jours ne sont pas en danger.
Poignardé parce qu’il est juif
© La Libre Belgique 26/06/2004
Quatre jeunes élèves d’une école talmudique ont été agressés par une bande de voyous à Wilrijk.
Consternés, tous les partis démocratiques s’indignent.
La banlieue d’Anvers a connu jeudi soir un tragique incident antisémite. Vers 22h50, quatre jeunes juifs, élèves de l’école supérieure talmudique de Wilrijk, rentrent chez eux à pied. A hauteur de la Sint-Bavostraat, les quatre camarades sont pris à partie par une bande de 10 à 15 jeunes Nord-africains, armés de couteaux et autres objets contondants.Les quatre jeunes, tous mineurs, prennent leurs jambes à leur cou pour échapper à leurs agresseurs. Trois d’entre eux réussissent à prendre la fuite. Le quatrième, moins rapide, tombe entre les mains des voyous: il est poignardé dans le dos. Hospitalisé dans un état critique, la victime a heureusement vu son état s’améliorer. Le parquet d’Anvers a pris l’affaire très au sérieux et saisi un juge d’instruction. Tout est mis en oeuvre pour retrouver les auteurs de cet acte innommable.
Surveillance renforcée
Le bourgmestre SP.A d’Anvers, Patrick Janssens, a demandé à son corps de police de renforcer la surveillance des abords de l’école talmudique de Wilrijk dans les jours qui viennent. Le maïeur, le chef de corps de la police et le procureur du Roi de la Métropole ont reçu vendredi une délégation du Forum des organisations juives. Ce dernier, profondément choqué, a demandé aux autorités de prendre toutes les mesures préventives et de protection qui s’imposent.
Tous les partis démocratiques se sont dits scandalisés par cette agression antisémite, que la ministre fédérale en charge de l’Intégration sociale, Marie Arena (PS), a condamnée «avec la plus grande vigueur». Elle a souhaité adresser un message de sympathie aux Juifs de Belgique, «particulièrement émus et insécurisés par de tels actes». La ministre invite l’ensemble des communautés et des mouvements associatifs à créer les synergies et les solidarités indispensables pour gagner la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
«Cette attaque constitue le pire épisode dans une série d’intimidations et d’incidents chaque fois plus graves dont a été victime la Communauté juive», réagit pour sa part le vice-Premier ministre MR, Louis Michel. Indignée, la présidente du CDH, Joëlle Milquet réclame «une tolérance zéro» face à de tels incidents.
Pour Ecolo, on ne peut accepter que de jeunes juifs à Anvers ou Bruxelles évitent de plus en plus de se rendre dans certains quartiers. «Cette attaque qui vise clairement une communauté laisse entendre que certains veulent reproduire dans notre pays des conflits qui aujourd’hui se déroulent au Proche Orient. Les forces politiques démocratiques doivent condamner tout acte de violence raciste, xénophobe ou antisémite au risque de voir nos quartiers s’enflammer», poursuit Ecolo.