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Une chanson antisémite intitulée « Nique les Juifs » téléchargeable sur internet

Deux étudiants lyonnais, surfant sur Internet à la recherche de musiques sont tombés, avec surprise, sur le titre « Nique les juifs ». A la première écoute, ils n’ont eu aucun mal à déceler qu’il ne s’agissait pas du groupe recherché, Pass pass. Ce rap commençait par cette phrase : « Je dédicace cette putain de zique à ces fils de putes de juifs ». Suivent, pendant 3 minutes et 20 secondes, une série de rimes dans lesquelles les Juifs sont des « kystes » qu’il « faut enlever, faut brûler », des « chiens qui servent à rien », qu’il « faudrait tous tenir en laisse ». Ou encore : « Hitler, ce taré déterminé/ A compris qu’il fallait tous les gazer/ Comme des putains de cafards les écraser/ Jusqu’au dernier les exterminer. » Quant au refrain, il s’agit d’une voix d’enfant scandant le refrain : « A tous les juifs, niquez vos mères/ Brûler une synagogue, j’aimerais bien l’faire ». Après quelques jours d’hésitation, le CRIF a averti la préfecture du Rhône. Le morceau était disponible sur deux des principaux sites de téléchargement. Cela voulait dire des millions d’auditeurs potentiels. » La préfecture a transmis le dossier au procureur de Lyon. Malgré le fait que cette histoire se déroule en France, la spécificité d’internet nous amène à dénoncer également cet acte, il a en effet des répercussions partout dans le monde, particulièrement dans les pays francophones.

Le Soir, 14/3/2005

Antisémitisme – Le morceau aligne, pendant plus de trois minutes, les ordures les plus graves contre les Juifs

Trois députés portent plainte contre une chanson ignoble

 Frédéric Soumois

 

On a rarement atteint un tel degré dans le vomitif, commente Viviane Teitelbaum, l’une des trois députés MR à avoir déposé plainte contre un faux rap que l’on peut télécharger par erreur en cherchant le nouveau titre du groupe  » Pass Pass « , originaire de Villeurbanne, qui a démenti en être l’auteur et a porté plainte en France contre cette ignominie.

 

Le morceau aligne en effet, pendant plus de trois minutes, les ordures les plus graves contre les Juifs, dont les épithètes  » chiens  » et  » kystes  » sont les moins choquants. Le texte, intitulé  » Nique les Juifs « , rend hommage à Hitler,  » ce taré déterminé, qui a compris qu’il fallait tous les gazer, jusqu’au dernier les exterminer « . Le refrain, ânonné par un enfant, est sans équivoque :  » A tous les Juifs, niquez vos mères, brûler une synagogue, j’aimerais bien l’faire « .

 

Le Conseil représentatif des juifs de France a déposé plainte début février. Mais la chanson continue à se propager. Au point d’être entendue en Belgique, où elle a créé l’émoi. Manifestement, après 60 ans où nous étions protégés de la parole antisémite par la mémoire du génocide, nous assistons depuis quelques années à la  » libération  » de cette parole, à la chute de tabous, expliquela députée Viviane Teitelbaum qui, avec ses collèguesJacques Simonet et Didier Gosuin, invoque les lois belges qui poursuivent le racisme et le négationnisme, mais aussi celle qui réprime la provocation à commettre crimes et délits. Reste que poursuivre ces faits sur le net n’est pas simple. Il faudrait une loi commune européenne, estime la députée. Huit associations françaises tenteront lundi de faire interdire l’accès d’un site révisionniste en assignant l’hébergeur américain mais aussi les fournisseurs d’accès locaux, invoquant pour la première fois les dispositions de la loi hexagonale sur l’économie numérique.

 

LE MONDE | 25.02.05 | 16h28

JUSTICE

Une enquête préliminaire ouverte à Lyon sur un rap antisémite diffusé via Internet

Un mois après la saisine de la justice, le titre « Nique les juifs » est toujours téléchargeable.

La voix semble jeune, le ton familier du phrasé rap. Les premiers mots le sont moins : « Je dédicace cette putain de zique à ces fils de putes de juifs ». Suivent, pendant 3 minutes et 20 secondes, une série de rimes hasardeuses dans lesquelles les juifs sont des « kystes » qu »il« faut enlever, faut brûler », des « chiens qui servent à rien », qu »il« faudrait tous tenir en laisse »Ou encore : « Hitler, ce taré déterminé/ A compris qu »il fallait tous les gazer/ Comme des putains de cafards les écraser/ Jusqu »au dernier les exterminer. » Périodiquement, une voix d »enfant scande le refrain : « A tous les juifs, niquez vos mères/ Brûler une synagogue, j »aimerais bien l »faire ». Et un nouveau couplet repart.

L »alerte a été donnée il y a un mois et demi. Deux étudiants lyonnais, surfant sur Internet à la recherche de morceaux de leur groupe favori, ont eu la surprise de trouver le titre Nique les juifs. A la première écoute, ils n »ont eu aucun mal à déceler qu »il ne s »agissait pas de leurs idoles, Pass pass. Rythmique primaire, mixage médiocre, paroles aussi frustes que racistes : aucune confusion n »était possible. Le nom des rappeurs lyonnais ne servait que de faux nez pour mieux envahir la Toile. Mais, devant la violence des propos, ils ont saisi le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).

Après quelques jours d »hésitation, le CRIF a averti la préfecture du Rhône. « Nous ne voulions pas médiatiser l »affaire, mais nous ne pouvions pas non plus ne rien faire, explique David Gamrasni, directeur du CRIF Rhône-Alpes.Le morceau était disponible sur deux des principaux sites de téléchargement. Cela voulait dire des millions d »auditeurs potentiels. » La préfecture a transmis le dossier au procureur de Lyon, qui l »a reçu « début février » et décidé, après une semaine de réflexion, d »ouvrir, le 9 février, une enquête préliminaire.

« W » ET « ANIF »

Selon les spécialistes de rap qui l »ont entendu, le morceau aurait été enregistré sur du matériel rudimentaire. Les deux rappeurs, « W » et « Anif », peinent à enchaîner les strophes. De modestes amateurs, dont les propos cumulent, à l »évidence, appel au meurtre et incitation à la haine raciale. Restera donc à les identifier. Dans leur brûlot, tous deux assurent défendre leurs « frères palestiniens ». Mais David Gamrasni invite à la prudence : « Ils prononcent des mots arabes, mais avec l »accent français. Ça peut aussi venir de l »extrême droite. »Le responsable communautaire met d »ailleurs en avant une strophe –« les proies c »est vous, mais les aigles c »est nous » – qui « rappelle la phraséologie fasciste ».

Le procureur de Lyon, Xavier Richaud, a saisi la direction interrégionale de la police judiciaire afin de déterminer « si les propos sont bien antisémites », mais surtout « où ont-ils été diffusés et s »ils le sont encore ». Jeudi 24 février, la ritournelle, ou plutôt son « remix », était en tout cas disponible sur le site de téléchargement eMule et diffusé par trois personnes.

Nathaniel Herzberg

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